Jean-Luc Armandi a été interviewé ce matin par France Bleu Azur. Il a rappelé l’importance de l’action du C.C.F.F. Caussols et son interaction constante avec les moyens de secours. Il a aussi rappelé que notre mission principale est la sensibilisation du public pas forcément conscient des risques d’un feu de bivouac ou d’une cigarette jetée.
Écoutez l’interview de Jean-Luc Armandi sur France Bleu Azur
Transcription de l’interview
— Pour éviter les incendies, tous les moyens sont bons. Et il n’y a pas que les pompiers, des bénévoles aussi donnent de leur temps pour être des vigies. Oui, c’est le cas dans 26 communes des Alpes-Maritimes avec les comités communaux Feux de Forêt. Ce matin, on prend de la hauteur, direction le Haut-Pays, le village de Caussols, bien connu pour son observatoire des étoiles. Mais où l’on observe aussi les feux.
— Bonjour Jean-Luc Armandi.
— Oui bonjour.
— Vous êtes donc responsable de ce comité communal Feux de Forêt à Caussols. Et vous êtes aussi élu à l’environnement d’ailleurs dans cette commune. Ce comité existe depuis l’été dernier. Alors concrètement à quoi ça sert ?
— Le comité Feux de Forêt sert à diffuser des messages d’information. Donc le but est la prévention des risques incendies qui malheureusement se multiplient compte tenu des conditions climatiques et des sécheresses récurrentes que nous avons dû manque d’eau bien sûr, et surtout au taux d’humidité qui est très bas dans les végétaux, donc dans le milieu forestier. De ce fait, il y a un risque très important et une mise en danger pour l’environnement bien entendu, mais surtout pour les personnes et les biens.
— Oui, c’est ça. On le rappelle en ce moment : les Alpes-Maritimes sont placées en vigilance jaune pour risque d’incendie. Vous êtes, on peut dire, dans un terrain sensible surtout en haute saison ?
— Exactement. D’autant qu’en haute saison le plateau est très fréquenté. C’est un site effectivement qui est très prisé des amateurs de nature, mais aussi de gens qui viennent le soir. Bon effectivement, il y a des gens qui viennent pour observer les étoiles, mais il y a aussi des gens qui viennent faire des bivouacs, qui viennent faire, on va dire, des petites soirées festives. De ce fait ces gens ont tendance à allumer des feux. Ces feux sont souvent mal contrôlés et surtout pas éteints. Et donc il y a un risque de mise à feu très important, d’autant que ça se passe souvent la nuit. Et c’est pour cela que nous intervenons sous forme de patrouilles régulières. Nous tournons régulièrement à des heures différentes tout au cours de la nuit de façon à faire éteindre ces feux, et surtout à tenir des discours, comme je vous l’ai dit, qui visent à sensibiliser ce public.
— Alors cette trentaine de bénévoles, qu’est-ce qu’ils font exactement ? Vous dites éteindre des feux. Ils se promènent ? Ils ont des jumelles ? ils passent leur journée à scruter la plaine avec les jumelles ? Comment ça se passe ?
— Ça se passe de la façon suivante : il faut bien signaler que cette trentaine de personnes qui sont volontaires et bénévoles comme vous l’avez souligné. Ils sont organisés sous forme de patrouilles. Nous avons également un système de vigies : ce sont des gens qui sont à poste fixe, et munis de moyens optiques et de moyens radios pour communiquer avec le reste du dispositif. Dès que nous avons un signalement de personnes se déplaçant dans un site un peu sensible pour aller bivouaquer, automatiquement les patrouilleurs, qui sont au nombre de deux ou trois minimum par véhicule, se portent au contact de ces gens pour leur expliquer les risques et les sensibiliser à tout ce que nous avons évoqué précédemment.
— Beaucoup de prévention donc. Jean-Luc Armandi, responsable du comité communal Feux de Forêt à Caussols, avec nous aujourd’hui sur France Bleu Azur. Et si un feu prend vraiment, vous faites quoi ? Est-ce que les bénévoles partent avec leur seau d’eau pour aider les pompiers ? Comment ça se passe ?
— Alors le seau d’eau malheureusement, ça n’est plus suffisant. D’abord il faut savoir que nous collaborons très étroitement avec tout le dispositif d’incendie et de secours, c’est à dire que nous sommes en liaison avec le SDIS, donc tous nos amis pompiers, Force 06. Et nous avons à disposition quelques moyens communaux : entre autres, un véhicule équipé d’une cuve 600 litres qui nous permet non pas de remplacer les pompiers, ça n’est pas notre rôle, mais d’attaquer ce qu’on appelle un feu naissant, c’est à dire un départ de feu immédiat que nous pouvons le maîtriser en attendant l’arrivée d’une colonne de secours. Notre but est d’empêcher toute propagation importante comme on l’a dit, mais nous avons aussi pour mission, lorsque une colonne de pompiers est diligentée sur site avec un départ de feu relativement important, nous sommes là pour les accueillir et pour les guider, puisque nous avons une connaissance parfaite de notre commune, des accès de nos chemins. Les pompiers comptent sur nous pour ça. Et c’est récemment, le vendredi 4 août que nous avons eu à guider une colonne de pompiers sur un départ de feu dû à un impact de foudre.
— Merci Jean-Luc Armandi. Donc vous venez en renfort des pompiers pour éviter les départs de feu. On l’a compris : beaucoup de pédagogie, surtout quand on fait du bivouac sur votre zone. Il faut faire attention.
— C’est exact.
— Vous êtes donc le responsable du comité communal Feux de Forêt à Caussols. Merci d’avoir répondu à nos questions ce matin.
— C’est nous, merci pour ce message d’information, de prévention.